La Cour permanente d’arbitrage «CPA» a donné raison mardi soir, aux Philippines qui l’avaient saisie au sujet du différend diplomatique et juridique qui les oppose à la Chine en mer de Chine méridionale.
Elle estime que Pékin n’a aucun droit particulier sur la mer de Chine méridionale et le lui reproche d’avoir multiplié les « actes illicites » pour s’imposer dans la zone.
Il aura fallu à la CPA trois ans et demi d’enquêtes pour en arriver à ce constat. Les cinq juges indépendants du tribunal arbitral, basé à la Haye, ont expliqué qu’aucun fondement juridique ne permettait à la Chine de revendiquer des droits historiques sur des ressources dans les zones concernées.
La CPA ordonne également à Chine de respecter la zone économique exclusive des Philippines sur laquelle elle empiète aujourd’hui illégalement, entravant les activités liées à la pêche et à l’exploration pétrolière de ce pays en mer de Chine méridionale.
Dans une première de Pékin à cette décision, le président chinois Xi Jinping a rejeté les conclusions du tribunal et son chef de la diplomatie les a qualifiées de «farce».
Les analystes s’attendent à court terme, à un renforcement par la Chine de sa présence militaire dans la zone pour marquer son refus de tout repli.
La décision d’arbitrage rendue par la CPA a été célébrée par les Philippines comme une victoire. Conscient du fait qu’elle ne devrait pas suffire à entraîner le retrait des milliers de militaires et de garde-côtes chinois de cette gigantesque étendue maritime, Manille compte néanmoins sur sa légitimité vis-à-vis du droit international que lui confère la décision de la CPA pour négocier un meilleur accès aux richesses de cette zone que Pékin lui interdit.
La mer de Chine méridionale est disputée depuis 1947 par la Chine, les Philippines, le Vietnam, et le Brunei.