Le président russe Vladimir Poutine a reçu hier mardi à Saint-Pétersbourg, son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, une rencontre interprétée par les observateurs, comme étant un grand pas sur la voie de la normalisation des relations entre les deux pays, même si Vladimir Poutine a évoqué un long processus de réconciliation.
Les deux présidents ont annoncé une relance de projets dans les domaines du commerce et de l’énergie et la coopération bilatérale sera particulièrement renforcée dans le domaine de la défense.
Le président turc a annoncé la relance du projet de la centrale nucléaire d’Akkuyu qui doit être construite en Turquie par la Russie et le projet de gazoduc Turkstream qui doit permettre à la Turquie de recevoir davantage de gaz russe.
Sur le plan commercial, les deux pays vont rétablir leur objectif de 100 milliards de dollars d’échanges annuels, objectif abandonné suite aux sanctions décrétées par la Russie contre Ankara en représailles à la destruction par l’armée turque d’un bombardier russe près de la frontière syrienne en novembre dernier.
Les vols charters de la Russie vers la Turquie, suspendus dans le cadre de ces sanctions, devraient reprendre dans un proche avenir a asuré le président Poutine. Ils devraient relancer la fréquentation touristique russe dont la chute de 87% sur les six premiers mois de l’année a lourdement impacté l’économie turque.
Enfin sur l’épineux dossier syrien, vu que Moscou soutient le président Bachar al-Assad tandis qu’Ankara veut le voir partir, les deux pays se sont mis d’accord pour discuter plus longuement et chercher ensemble des solutions.
Ce rapprochement entre les deux pays après neuf mois de crise diplomatique liée au conflit syrien peut apparaître comme un pied de nez à l’Occident. La guerre en Syrie et le conflit dans l’est de l’Ukraine ont mis la Russie sur le ban de touche de la communauté internationale et les purges qui ont suivi le putsch manqué du 15 juillet en Turquie ont jeté un froid sur les relations Ankara, l’Europe et les Etats-Unis alors que Moscou n’a cessé de témoigner son soutien au président turc.