Les relations entre les Etats unis et l’Arabie Saoudite risquent de connaître un nouvel épisode de tensions après l’adoption, vendredi dernier, par le Congrès américain d’une disposition permettant aux familles et proches des victimes des attentats du 11 septembre 2001 de poursuivre en justice des Etats comme l’Arabie saoudite.
Pour sa part, le président américain Barack Obama avait menacé de s’opposer à cette loi en usant de son droit de veto. En clair, le Congrès américain a ouvert la possibilité de poursuivre en justice des pays étrangers soupçonnés d’appuyer des attaques contre les Etats-Unis.
Baptisée « Justice Against Sponsors of Terrorism Act », cette loi doit encore être ratifiée par le chef d’Etat américain après avoir été adoptée à l’unanimité au niveau de la Chambre des représentants. Quatre mois auparavant, tous les sénateurs avaient approuvé le même texte.
Les parlementaires américains se sont basés sur le fait que 15 des 19 terroristes auteurs des attentats du 11 septembre étaient Saoudiens. Ainsi, en vertu de cette nouvelle disposition, le pouvoir saoudien pourrait être poursuivi par les familles et proches des victimes de ces attaques et, éventuellement, avoir à leur verser des indemnisations si jamais sa responsabilité était prouvée.
Pour l’heure, aucun lien entre ces attentats et Ryad n’a été clairement établi. Dans des pages censurées d’un rapport du Congrès datant de 2002, mais rendues publiques en juillet dernier, les enquêteurs avaient mentionné que les soupçons d’une implication du royaume wahhabite dans les attentats du 11 septembre n’ont jamais été confirmés par des preuves irréfutables.
D’après le New York Times, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, avait prévenu des représentants américains de l’éventualité de représailles si jamais cette loi était adoptée. Entre autres, la vente par l’Arabie Saoudite de 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain et autres actifs et biens détenus aux Etats-Unis.