Confronté à l’indignation générale, le chef d’Etat brésilien, Michel Temer s’est engagé dimanche, à s’opposer au vote au parlement d’une amnistie pouvant bloquer l’enquête sur le vaste scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique Petrobras.
Suite à de récentes révélations sur cette affaire, des personnalités politiques de premier plan se retrouvent menacées.
Jeudi dernier, la Chambre des députés a essayé de voter une amnistie pour les délits de financement occulte des campagnes électorales, suscitant immédiatement une grogne populaire qui a contraint les élus à faire machine arrière.
Hier, Michel Temer a exceptionnellement tenu une conférence de presse pour assurer à ses compatriotes sa détermination de lutter contre la corruption en disant qu’il utiliserait son veto à une disposition légale allant dans ce sens.
«Il serait impossible pour le président de la République d’approuver quelque chose de cette nature », a-t-il déclaré en présence à ses côtés des présidents de la Chambre des députés et du Sénat, Rodrigo Maia et Renan Calheiros. «Nous sommes tous d’accord, a-t-il dit, sur le fait qu’il n’existe pas la moindre base» légale à ce texte.
Nombre de membres du Congrès brésilien sont soupçonnés d’être impliqués dans le scandale financier de Petrobras, ce qui tend sérieusement le climat politique du pays, près de trois mois après la destitution de l’ancienne présidente, Dilma Rousseff. De plus, le Brésil demeure encore depuis fin 2014, en pleine récession économique.
Le dirigeant brésilien a tenu ces propos alors que l’ex-patron du principal groupe de BTP du pays, Marcelo Odebrecht, ainsi qu’un bon nombre de ses proches collaborateurs sont sur le point de conclure un accord de collaboration avec la justice portant sur l’affaire Petrobras.
Il semble que des dizaines de parlementaires brésiliens et d’hommes politiques de premier plan, toutes familles politiques confondues, ont été cités dans les aveux non encore rendus publics, du groupe Odebrecht.