Des milliers d’Indiens sont descendus lundi dans les rues pour protester contre la décision du gouvernement de retirer les billets de 500 et 1 000 roupies, qui a entraîné une pénurie d’argent liquide dans le pays.
Les manifestants répondaient à l’appel de divers partis d’opposition. Le parti du Congrès, qui a baptisé la journée de lundi « jour de colère », a dénoncé « un état d’urgence financier » imposé par le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi, qu’il accuse de ne pas avoir suffisamment préparé cette opération. Le principal parti d’opposition du pays a toutefois refusé de lancer un appel à la grève générale pour ne pas nuire à l’économie indienne.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs grandes villes du pays. A Calcutta, capitale de l’État du Bengale occidental, quelque 25 000 personnes ont manifesté, dont la chef de l’exécutif Mamata Banerjee qui a mis en garde contre le risque d’ « émeutes » si la situation perdurait. A Bombay, dans l’ouest, quelque 6 000 manifestants se sont rassemblés, selon la police. Mais certains partis régionaux soutenant la politique du gouvernement ont refusé de s’associer aux manifestations.
Sous prétexte de lutter contre la corruption et l’évasion fiscale, le gouvernement indien avait décidé de retirer les billets de 500 et de 1 000 roupies, coupures qui représentaient 86% de la valeur de l’argent liquide en circulation. Mais cette mesure paralyse sensiblement l’économie et le quotidien de nombreux Indiens.
Vingt jours après l’annonce de la démonétisation, les queues continuent de serpenter devant les banques alors que l’accès aux nouvelles coupures reste encore limité dans un pays où 90% des échanges se font en liquide. L’activité économique a sensiblement ralenti, les commerces ne fonctionnent plus car personne ne veut dépenser son argent.