Bon nombre d’autorités belges sont opposées au rapatriement de leurs compatriotes djihadistes dans leur pays et pourraient donc être jugés sur le sol irakien ou syrien.
Les Etats membres de la coalition internationale contre l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) pensent à créer un tribunal ad-hoc devant lequel comparaîtraient les djihadistes, hommes et femmes, éventuellement sur le territoire irakien, ont indiqué lundi le Premier ministre belge, Charles Michel et son ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Le chef du gouvernement belge recevait une délégation d’élus américains, conduite par Nancy Pelosi, cheffe de file de l’opposition démocrate au Etats-unis, alors que le chef de la diplomatie belge et ministre de la Défense prenait part à une réunion européenne à Bruxelles.
D’après M. Reynders, les Etats-Unis ont proposé à la conférence sur la sécurité de Munich, qui a eu lieu la semaine dernière, deux options, soit le rapatriement des djihadistes dans leur pays d’origine afin qu’ils y soient jugés, soit leur jugement en Irak.
«Il n’est pas exclu que des pays comme l’Irak souhaitent juger » des éléments du groupe EI, a estimé le ministre belge des Affaires étrangères, ajoutant que «cela ne serait pas anormal. Nous avons bien un terroriste français (Nemmouche) qui est jugé à Bruxelles car l’attentat a été commis en Belgique».
Pour sa part, le ministre belge de la Coopération, Alexander De Croo, n’a retenu qu’une juridiction internationale, lors d’une visite officielle à Bagdad. « Ce que nous voulons, c’est que ces gens soient jugés. Mais ce que nous ne voulons absolument pas, c’est que nous devions les ramener chez nous» pour les juger, a-t-il soutenu.