Violences en Iran : arrestation de huit personnes soupçonnées d’être liées à la CIA

L’Iran a annoncé l’arrestation de huit personnes soupçonnées d’être liées à la CIA après que Washington ait affirmé avoir reçu des milliers de messages de ce pays sur les récentes manifestations, marquées par des violences meurtrières.

Citant la direction du département du contre-espionnage au ministère iranien des Renseignements, l’agence de presse officielle Irna a rapporté tard dans la soirée de mercredi l’arrestation de huit personnes « liées à la CIA ».

Elle a indiqué qu’elles avaient été identifiées et arrêtées après qu’elles aient essayé de recueillir des informations sur les récentes émeutes et de les envoyer hors du pays. Six d’entre elles sont soupçonnées d’avoir « participé aux émeutes et donné des ordres » et deux autres d’avoir tenté de cllecter des informations et de les transférer à l’étranger.

La veille de ces arrestations, mardi dernier, les Etats-Unis, affirmaient avoir reçu des milliers de messages de la République islamique au sujet de manifestations, dont des photos et des vidéos, après avoir lancé un appel à défier les restrictions d’Internet.

Les manifestations en Iran ont été déclenchées le 15 novembre par une hausse du prix de l’essence et ont rapidement dégénéré en violences. Téhéran accuse principalement les Etats-Unis et Israël, ses ennemis jurés, d’en avoir été à l’origine. Internet a été bloqué dans le pays et n’est revenu que ces derniers jours, sauf pour le réseau mobile qui en était encore largement privé hier jeudi.

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a accusé le gouvernement iranien d’avoir procédé ainsi pour dissimuler délibérément le bilan des morts et des arrestations dans la répression des rassemblements qui ont gagné des dizaines de villes.

Alors que les autorités de Téhéran n’ont fait état que de cinq morts, quatre membres des forces de l’ordre tués par des « émeutiers » et un civil, et l’arrestation d’environ 500 personnes dont 180 mineurs, Amnesty International avait avancé cette semaine le chiffre de « 143 manifestants tués » et quelques 7.000 arrestations.

Andreï Touabovitch