L’épidémie de coronavirus fait chuter de 25% les émissions de CO2 en Chine

Les résultats d’une étude publiée hier mercredi révèlent que, sur les deux dernières semaines, les émissions de CO2 en Chine avoisinent les 300 millions de tonnes, contre 400 millions de tonnes un an plus tôt, soit une baisse d’environ 25% qui serait consécutive à la paralysie de l’activité économique et la réduction des déplacements depuis l’apparition de l’épidémie de Covid-19, à Wuhan en Chine.

L’étude, diffusée par le site Carbon Brief et réalisée par l’organisme Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) basé en Finlande, révèle que cette baisse d’au moins 25% des émissions de CO2 sur une période comparable dans le pays équivaut à 6% des émissions mondiales sur cette période, et un recul d’environ 1% des émissions annuelles de la deuxième économie mondiale.

Une baisse des émissions de dioxyde d’azote (NO2), un gaz irritant très polluant notamment émis par le trafic routier, a également été enregistrée. Ses niveaux moyens étaient inférieurs de 36% en Chine par rapport à la même période en 2019.

L’impact du coronavirus sur l’activité économique est indéniable. Les congés du Nouvel An lunaire, célébré le 25 janvier et qui entraînent un ralentissement de l’économie, ont été prolongés de facto jusqu’au 10 février du fait de l’épidémide de pneumonie virale.

De nombreuses usines sont à l’arrêt ou au ralenti, en raison des mesures drastiques de confinement et de restrictions de circulation instaurées pour endiguer l’épidémie.

Selon le CREA, la consommation de charbon dans les centrales thermiques est tombée à plus bas niveau depuis quatre ans et la production des aciéries sur quatorze jours connaît son plus bas niveau en cinq ans.

Mais les espoirs de voir cette baisse se prolonger dans le temps sont faibles. La plupart des experts tablent plutôt sur une augmentation sur l’année si les autorités engageaient, comme on s’y attend, un plan de relance économique à grands coups de chantiers d’infrastructures. Ces derniers réclameront plus de ciment et d’acier, ce qui engendrera davantage de charbon consumé.

Andreï Touabovitch