Algérie: Une manifestation contre la pénurie d’eau violemment réprimée à Tinzaouatine

Les effets du tarissement de la manne pétrolière commencent à se faire sentir en Algérie dont l’économie et la trésorerie de l’Etat ont été durement impactées par la chute des prix du pétrole, la principale source de revenu dans un pays où tous les grands projets ont été mis en «stand by».

L’approvisionnement du pays en eau potable est l’un des secteurs vitaux les plus touchés par la crise économique et financière que traverse l’Algérie en l’absence de grands barrages et de la raréfaction des pluies.

Une manifestation à l’allure d’une révolte populaire contre la mauvaise gouvernance et la gestion compromettante des ressources hydriques a éclaté ce lundi 15 juin, à Tinzaouatine, une ville située à environ 550 km au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset.

Au moins un manifestant a été tué et plusieurs autres grièvement blessées par balles réelles ou en caoutchouc, par les éléments de la gendarmerie algérienne, alors que ces manifestants assoiffés ne réclamaient que de l’eau à boire, à croire les témoignages des locaux dans des vidéos relayées sur les réseaux sociaux.
Les pénuries d’eau se sont accentuées dans la région de Tamanrasset où la Sonatrach utilise la nappe phréatique pour l’extraction du pétrole au détriment des besoins vitaux de la population et du bétail en eau potable.

Les problèmes de la population locale se sont accentués depuis que les autorités ont érigé une barrière en fil barbelé pour officiellement protéger la région de la menace terroriste, mais cette mesure empêche les habitants d’accéder à un oued, l’une de leurs principales sources d’approvisionnement en eau.

Pourtant plusieurs ONG dédiées à la protection de l’environnement avaient alerté en vain, contre l’épuisement des réserves d’eau de la nappe phréatique par la poursuite des activités pétrolières dans cette région aride située près de la frontière malienne.

 

Andreï Touabovitch