Exemption de visas entre Israël et les Emirats arabes unis

A l’occasion d’une visite d’une délégation officielle émiratie en territoire israélien, Israël et les Emirats arabes unis ont annoncé une exemption de visas entre eux, une mesure inédite entre un pays arabe et l’Etat hébreu.

La visite de la délégation, conduite par le ministre d’Etat aux Affaires financières Obaid Al-Tayer et le ministre de l’Economie Abdallahben Touq Al-Mari et reçue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, est la première du genre depuis l’accord de normalisation des relations entre les deux pays mi-septembre.

En raison des précautions prises contre le coronavirus, les responsables émiratis sont restés à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où ils sont arrivés à bord d’un avion d’Etihad Airways accompagnés du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, impliqué dans le processus de normalisation.

Lors d’une cérémonie trilatérale, Israël et les Emirats arabes unis ont signé quatre accords concernant la promotion et la protection des investissements, la science et l’innovation, l’aviation et les exemptions de visa.

Cette dernière mesure fait des citoyens émiratis les premiers du monde arabe à ne pas avoir besoin de permis d’entrée israélien. Elle devrait entrer en vigueur d’ici quelques semaines, quand tous les détails seront finalisés.

Dans un discours à Ramallah hier mardi, Wassel Abou Youssef, membre de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exprimé la colère des Palestiniens, qui, eux, ne sont pas libres de se déplacer dans et vers les territoires occupés et dénoncent une trahison supplémentaire.

Les Emirats se sont démarqués de l’Initiative de paix arabe de 2002, qui conditionne toute normalisation avec l’Etat hébreu à la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Avec des économies durement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, Israël et les Emirats arabes unis, qui ont signé le 15 septembre dernier à Washington, sous la houlette du président américain Donald Trump, un accord de normalisation, espèrent recueillir rapidement les dividendes, notamment économiques, de leurs nouvelles relations.

Andreï Touabovitch