La Palestine membre officiel de la CPI

icc-palestinenLa Palestine est devenue mercredi, membre officiel de la CPI (Cour Pénale Internationale). Mais l’arme diplomatique que représente cette adhésion et que l’Autorité palestinienne compte utiliser contre Israël pourrait s’avérer difficile à manipuler.

La CPI est compétente pour juger les actes de génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les crimes d’agression, autant d’accusations portées régulièrement par les Palestiniens contre les autorités israéliennes. L’Autorité palestinienne avait envoyé avant même son adhésion des documents à la Cour pour autoriser le procureur à enquêter sur des crimes présumés commis depuis juin 2014 lors de l’opération israélienne « Bordure Protectrice ».A terme, quatre dossiers pourraient être portés devant la Cour à savoir les colonies, le mur de séparation, le siège sur Gaza et la guerre à Gaza.

Toutefois, la portée de l’adhésion de la Palestine à la CPI pourrait être plus symbolique qu’autre chose. Cette instance internationale est lente et n’a prononcé que deux verdicts sur ses dix premières années d’existence entre 2002 et 2010. Elle ne peut pas juger des actes commis avant sa création en 2002 et, sans force de police propre, elle ne peut pas interpeler des Israéliens sans la coopération de l’Etat hébreu. Par ailleurs, en adhérant à la CPI, les Palestiniens s’exposent à des poursuites de la Cour contre le Hamas, qui échappe au contrôle de l’Autorité palestinienne.

L’adhésion de la Palestine à la CPI apparaît donc comme une manœuvre hautement symbolique pour internationaliser sa cause, les négociations dans le conflit israélo-palestinien se trouvant au point mort et le Conseil de sécurité ayant rejeté en fin d’année dernière à une voix près une résolution prévoyant un accord de paix dans les 12 mois et le retrait des Territoires occupés avant fin 2017. Mais les conséquences de cette adhésion sont bien réelles. Israël a annoncé en riposte des actions devant des juridictions ordinaires pour juger les bombardements ,par Hamas, sur l’aéroport de Tel-Aviv l’été dernier.

Andreï Touabovitch

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