Dans le cadre d’un «processus de transition» initié par son conseil d’administration et par lui-même, James Hogan va devoir abandonner son poste à la tête d’Etihad Airways.
L’Australien aura été pendant une décennie l’artisan de l’expansion de la compagnie à coup de prises de participation dans des compagnies aériennes européennes qui se sont avérées peu payantes.
D’après la compagnie aérienne émiratie contrôlée par le gouvernement d’Abou Dhabi, le départ de James Hogan devrait intervenir au second semestre de cette année.
Il intervient sur fond de difficultés pour les compagnies aériennes dans lesquelles James Hogan a injecté d’importants investissements, notamment Alitalia et Air Berlin.
James Hogan a pris la tête d’Etihad en 2007 et fait passer l’entreprise de 4.6 millions de passagers et 37 appareils à 18.5 millions de voyageurs sur une flotte de 120 appareils. Lancée en 2003, deuxième compagnie des Emirats arabes unis, loin derrière Emirates de Dubaï, et contrairement à cette dernière qui se concentre sur son propre développement, Etihad s’est lancée dans une stratégie d’expansion à l’international, multipliant les prises de participation dans d’autres compagnies aériennes.
Le groupe détient ainsi 49% d’Air Serbia, 29% d’Air Berlin, 40% d’Air Seychelles, 24% de Jet Airways et 19.9% de Virgin Australia, et est actionnaire de la compagnie suisse Darwin Airline, opérant sous le nom d’Etihad Regional (3.3%).
Etihad Airways s’est rapidement développée pour voir en 2015 son bénéfice net bondir de 41% à 91 millions d’euros (97.7 millions de dollars) grâce à une hausse significative du nombre de passagers.
Mais les investissements d’Etihad se sont avérés coûteux, avec par exemple le maintien à flot ces dernières années d’Air Berlin qui a enregistré des pertes de 447 millions d’euros en 2015. Avec le départ de James Hogan, ce sont des « ajustements » de ses participations à l’étranger auxquels le groupe va procéder.