Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a publié hier mardi un rapport très critique sur les dernières élections en République Démocratique du Congo (RDC). Des morts, des blessés, des disparus, des incarcérés,…, bref, un document qui relate le climat de violence qui a caractérisé la période du scrutin congolais.
Tout s’est passé entre le 26 novembre – soit deux jours avant le scrutin présidentiel et législatif combiné du 28 novembre – et le 25 décembre 2011. Selon le rapport, 33 personnes ont été tuées pendant les élections congolaises. Parmi celles-ci, 22 l’ont été par balles. Ce n’est pas tout : 83 personnes ont été blessées, dont 61 par balles. Jusqu’à ce jour, 16 personnes sont portées disparues. Pire, certaines morts peuvent avoir été émaillées de scènes horribles : le rapport de l’ONU parle d’au moins une douzaine de corps retrouvés décapités, éventrés ou ligotés ou encore avec des traces de balles sur le front. Ces cadavres gisaient sur le bord du fleuve Congo. Etant non identifiées, ces personnes ne font pas partie du compte du bilan. Le rapport de l’ONU a également évoqué un minimum de 265 arrestations de civils. Beaucoup d’entre ceux-ci « auraient été maintenus en détention de manière illégale et/ou arbitraire, pour la plupart en raison de leur appartenance, réelle ou présumée » au parti politique de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social cher à l’opposant historique Etienne Tshisekedi ou de sa province d’origine, le Kasaï Occidental.
En ce qui concerne l’attribution des responsabilités, l’ONU se montre très claire dans son rapport : ces violences sont le fait des éléments de la Garde Républicaine et de la Police Nationale Congolaise. Un avis qui converge en quelques points avec celui de Human Rights Watch dans un précédent rapport.