Les procureurs brésiliens qui avaient décidé de traduire les sociétés Chevron et Transocean en justice pour la mini-marée noire au large du pays en novembre dernier ont vu leur cause avancer de manière significative avec la décision le soir du samedi 17 mars dernier d’un tribunal du pays à interdire de sortie du territoire 17 cadres de ces sociétés.
L’équivalent de 3 000 barils de pétrole brut s’étaient déversés en novembre dernier dans l’Atlantique dans un champ pétrolifère exploité par l’entreprise américaine Chevron et Transocean, basée en Suisse. La compagnie américaine s’est toujours défendue en expliquant que des fissures d’origine naturelle dans le sol marin, fréquentes dans cette région, avaient été la cause de la fuite et non les forages des compagnies pétrolières. La décision du juge fédéral de l’Etat de Rio de Janeiro a obligé 17 cadres de ces compagnies, dont Georges Buck, le patron de Chevron au Brésil, à remettre leurs passeports à la police en attendant leur inculpation aujourd’hui ou demain mercredi 21 mars 2012 selon le bureau du procureur. Ce procès est un coup dur supplémentaire pour Chevron, la compagnie américaine étant déjà poursuivie également pour atteinte à l’environnement en Equateur dans un procès où elle risque d’être condamnée à verser 18 milliards de dollars de réparations.
Malgré le fait que la marée noire de novembre au large du Brésil n’ait représenté que 0.1% de la quantité de brut que la compagnie pétrolière britannique BP avait déversé dans le Golfe du Mexique, les procureurs brésiliens ont décidé de lancer un message fort en demandant une réparation de 11 milliards de dollars aux deux compagnies, donnant ainsi naissance au plus gros procès dans l’histoire du Brésil pour atteinte à l’environnement.