Constatant l’incapacité du chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane de former une majorité après plus de 5 mois de négociations politiques infructueuses, le roi du Maroc a décidé mercredi de désigner une autre personnalité politique du PJD, le parti islamiste arrivé en tête des élections en tant que nouveau Chef du gouvernement.
Le Roi Mohammed VI a opté pour cette décision, parmi toutes les autres options que lui accorde la Constitution, afin de consolider le choix démocratique, indique un communiqué du Cabinet royal. Le Roi recevra dans le délai le plus proche cette personnalité et la chargera de former le nouveau gouvernement, précise la même source.
En fait, à l’issue de cinq mois de négociations infructueuses pour former un gouvernement, Abdelilah Benkirane, chef du parti islamiste Justice et Développement (PJD) n’a pas réussi à former une majorité, un échec qu’il a lui-même reconnu. Les négociations avec le parti libéral du RNI, conduit par le milliardaire Aziz Akhannouch, se sont enlisés dans des crispations d’ego plus que pour des raisons politiques.
Observant son rôle constitutionnel d’arbitre, le roi s’est gardé d’intervenir dans ces négociations qui semblaient sans fin. En fin de compte, il a tiré les conséquences de cette situation de blocage, en revenant au texte de la Constitution. Ce dernier est explicite en la matière et élude la question des personnes pour ne prendre en compte que le parti politique arrivé en tête des élections législatives.
En conformité avec la Constitution, le roi a engagé la séquence suivante du processus, sauvant ainsi l’expérience démocratique qui était au bord de l’arrêt et lui donnant une nouvelle chance de réussite.
En même temps, Mohammed VI surprend certains analystes qui criaient déjà au hold-up démocratique, alors que Benkirane apparaît comme le grand perdant pour avoir cru imposer une épreuve de force aux autres partis politiques.