Au Maroc, le roi Mohammed VI a chargé vendredi l’ancien ministre des Affaires étrangères, Saad Eddine El Othmani, de former le gouvernement, deux jours seulement après avoir écarté Abdelilah Benkirane, le secrétaire général du parti islamiste PJD, qui avait échoué à constituer une majorité à l’issue de 5 mois de tractations aussi tortueuses qu’infructueuses.
Le nouveau chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, occupe actuellement le poste de président du Conseil national du PJD (qui fait fonction de parlement du parti islamiste). Le PJD était arrivé en tête des élections législatives du 7 octobre 2016, obtenant 125 sur les 395 sièges que compte la Chambre des représentants, la première Chambre du parlement marocain.
Pendant de longs mois, l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait été incapable de faire aboutir les négociations avec les autres formations politiques pour la formation d’une majorité. Les tractations avec le chef du Parti libéral RNI, Aziz Akhannouch, avaient tourné court pour des raisons d’ego plutôt que de programmes politiques.
Face à un long blocage qui avait épuisé la classe politique et provoqué la lassitude dans l’opinion publique, le roi a pris la décision d’écarter Benkirane et de désigner Saad Eddine El Othmani. Considéré comme le n°2 du PJD, ce dernier avait déjà occupé le poste de secrétaire général du parti islamiste avant Benkirane.
Psychiatre de formation, Saad Eddine El Othmani est connu pour ses qualités de diplomate. Il est également considéré comme l’un des dirigeants islamistes marocains les plus ouverts sur les autres courants politiques et les acteurs de la société civile.