La Cour suprême de l’Etat de l’Uttarakhand, dans l’Himalaya, au nord de l’Inde, a donné hier mardi à deux de ses sept rivières sacrées, le Gange et la rivière Yamuma, un de ses affluents, les mêmes droits qu’aux humains, afin de protéger leurs eaux de la pollution.
La cour de justice indienne a décidé que les deux cours d’eau avaient le droit d’être protégées légalement contre les activités de l’Homme. Dorénavant, polluer ces eaux sacrées équivaudra à une atteinte à la personne selon le droit dans cet état du nord du pays. La justice indienne a mandaté trois officiels comme responsables légaux afin de protéger les cours d’eau. Un comité doit être également mis sur pied d’ici trois mois.
Le Gange a une importance considérable en Inde, où il constitue une source d’eau pour 500 millions d’habitants. Dans l’hindouisme, il est également l’un des sept fleuves sacrés qui ont une importance capitale pour les rites religieux. Mais il est également connu pour être le fleuve le plus sale du monde, 3.000 fois plus pollué que les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une triste renommée due notamment au brutal développement économique et industriel de l’Inde.
Les cinq Etats que le fleuve traverse sur 2.500 kilomètres, à savoir Uttarakhand, Uttar Pradesh, Bihar, Jharkhand et Bengale, génèrent quelque trois milliards de litres d’eaux usées par jour qui sont dans leur plus grande partie rejetées quotidiennement dans le fleuve. Jusqu’alors, les quelque quatre milliards de dollars qui ont été dépensés par les gouvernements qui se sont succédés à la tête de l’Inde depuis 30 ans, pour résoudre ce problème, n’ont pas eu d’effet.