Bénin : Enquêtes en cours autour du putsch déjoué du 7 décembre, Paris s’explique sur son apport

Le patron de la Garde républicaine béninoise, la garde rapprochée de la Présidence du Bénin, a livré ce mercredi 10 décembre des détails opérationnels sur la riposte apportée par ses hommes à la tentative de coup d’Etat avortée du 7 décembre dernier contre le pouvoir en place à Cotonou et dans lequel la France aura aussi joué un rôle déterminant.

L’Armée béninoise a «fait le travail nécessaire pour faire avorter la tentative de putsch de dimanche dernier, avant d’être appuyée en fin de journée, par des frappes de l’armée de l’air nigériane et par un déploiement de Forces spéciales françaises», a résumé le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè.

Dans ce dossier, l’Elysée a révélé le mardi 9 décembre dernier, que des éléments de l’Armée française ont appuyé le régime de Patrice Talon, à sa demande, depuis la Côte d’Ivoire, «en termes de surveillance, d’observation et de soutien logistique». Pourtant, depuis le putsch de dimanche dernier, l’Elysée n’avait ni confirmé ni démenti «la présence de ses Forces» sur le sol béninois.

L’officier Dieudonné Djimon Tévoédjrè tout comme la grande muette du Bénin n’ont toujours pas livré de bilan chiffré autour des victimes recensées chez les mutins et dans les rangs des Forces armées durant l’attaque du 7 décembre dernier. Il s’est contenté d’insister ce 10 décembre sur le récit des faits significatifs de cette tentative de putsch.

En fin de journée du 7 décembre, «alors que les mutins étaient retranchés dans le camp de Togbin, situé dans une zone résidentielle de la capitale économique, Cotonou, des frappes aériennes menées par le Nigeria voisin, et des Forces spéciales françaises ont aidé le Bénin, afin d’éviter des dommages collatéraux», a-t-il détaillé.

Les mutins sont «repartis avec des corps et des blessés après leur tentative d’assaut contre la résidence présidentielle, après un rude combat», a encore précisé le colonel Djimon Tévoédjrè.

Selon des officiels béninois, au moins une «douzaine de militaires (parmi les putschistes) ont été arrêtés» depuis le 7 décembre, mais l’architecte de la tentative de putsch, le lieutenant-colonel Pascal Tigri a réussi prendre la fuite pour se réfugier dans un pays voisin, comme l’a confirmé l’exécutif béninois ce mercredi 10 décembre sans donner des précisions sur sa localisation actuelle. «On saura exactement où il se trouve» grâce à l’enquête en court, se veut optimiste Dieudonné Djimon Tévoédjrè.

 

Andreï Touabovitch