Le gouvernement sud-africain a décidé de lever le moratoire interdisant la vente des cornes de rhinocéros, comme réclamé par les éleveurs et au détriment des défenseurs de la faune sauvage.
Les braconniers chassent le rhinocéros pour sa corne, qui, selon la médecine chinoise, aurait des vertus médicinales. A l’heure actuelle, cette espèce ne compte plus que 20.000 individus, dont 90 % vivent sur le territoire sud-africain.
Depuis 1977, la vente des cornes de rhinocéros est interdite au niveau mondial par la Convention sur le commerce d’espèces menacées d’extinction (CITES). Malgré cela, la Cour constitutionnelle sud-africaine a confirmé fin mars la levée du moratoire interdisant la vente de ces appendices de kératine à l’échelle nationale.
L’Exécutif s’est donc retrouvé dans l’incapacité de maintenir ce verrou, pour la plus grande satisfaction des éleveurs. «Nous accueillons avec enthousiasme les règles fixées par la Cour constitutionnelle», a confié à la presse Pelham Jones, président de la Private Rhino Owners Association.
Détenteurs d’un tiers du cheptel de rhinocéros, les propriétaires privés de ces animaux estiment que la CITES n’a pas pu assurer la protection de l’espèce, laquelle a disparu de nombre de pays africains.
Selon John Hume, un éleveur favorable à l’autorisation de ce commerce, une corne proprement coupée «repousse en deux ans». Par ailleurs, la sécurisation des fermes de rhinocéros est onéreuse et devrait s’autofinancer.
Par contre, Leigh Henry du World Wildlife Fund estime que cette décision ne fera que « stimuler l’augmentation de l’activité internationale illégale» à savoir le braconnage des animaux sauvages.