Les analystes s’attendent à de futures relations tendues entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, estimant que le futur président coréen aura la lourde tâche de tempérer l’approche agressive du président américain Donald Trump envers les ambitions nucléaires de Pyongyang.
Les sud-coréens s’apprêtent à élire le 9 mai prochain un nouveau président pour remplacer la présidente Park Geun-hye, qui était partisante de la ligne dure avec la Corée du Nord mais qui a été destituée suite à son implication dans un scandale de corruption.
Dans cette course à la présidentielle, le favori Moon Jae-In, du Parti démocratique, principale formation de l’opposition, et son seul challenger sérieux Ahn Cheol-Soo, crédités respectivement de 44,8% et 31,3% d’opinions favorables selon un dernier sondage, appellent Donald Trump à la modération envers la Corée du Nord et se disent tous deux, opposés à l’idée d’une première frappe américaine.
Favorable au maintien des sanctions contre le régime de Pyongyang mais hostile au déploiement en Corée du Sud du bouclier américain antimissiles THAAD, Moon Jae-In, qui fut le directeur de cabinet de l’ancien président progressiste Roh Moo-Hyun qui recherchait des relations «plus justes et plus équilibrées» avec les Etats-Unis, a même écrit dans un récent livre que Séoul devrait apprendre à dire non à Washington.
Par ailleurs, la tension est montée en flèche entre les Etats-Unis et la Corée du Nord qui ne cesse de progresse dans la réalisation de son rêve de mettre au point, un missile capable d’acheminer une ogive nucléaire sur le continent américain et les spéculations vont bon train sur l’imminence d’un sixième essai nucléaire. Les Etats-Unis ont également fait une démonstration de force en annonçant l’envoi du porte-avions Carl Vinson et son groupe de combat près de la péninsule coréenne.