La Cour Pénale Internationale (CPI) envisage d’ouvrir une enquête sur les crimes, tortures, enlèvements et violences sexuelles que subiraient les migrants en Libye.
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda a interpellé le Conseil de Sécurité des Nations Unies, estimant que la Libye se serait muée en « marché » pour la traite des êtres humains.
«Je suis profondément alarmée par les informations selon lesquelles des milliers de migrants vulnérables, notamment des femmes et des enfants, seraient détenus partout dans le pays dans des conditions très souvent inhumaines », a-t-elle déclaré lundi à l’ONU.
Des renseignements recueillis par le bureau de Mme Bensouda font état de «meurtres de civils, d’enlèvements, de tortures et de violences sexuelles en Libye».
En mars dernier, des informations similaires avaient déjà été relayées par Fabienne Lassalle, qui fait partie du Conseil d’administration de SOS Méditerranée, une association qui a secouru plus de 9 660 migrants en détresse en mer Méditerranée au moyen de son navire, l’Aquarius.
«Les femmes migrantes qui arrivent en Libye sont le plus souvent violées par des miliciens et il faut savoir que de nombreux migrants n’ont pas choisi de partir vers l’Europe, ils sont le plus souvent venus travailler en Libye, rejoindre de la famille», avait-elle confié à la presse.
Mme Bensouda a indiqué que son bureau était « en train d’examiner attentivement la possibilité d’ouvrir une enquête sur les crimes perpétrés contre les migrants si les critères juridictionnels sont remplis ».