Les procès de dizaines de manifestants civils devant des tribunaux militaires du Venezuela viennent accentuer des tensions sociales déjà très vives dans un pays très divisé au plan politique.
Ces procès sont condamnés par l’opposition et des Organisation Non Gouvernementales qui dénoncent une manœuvre du gouvernement du dictateur Nicolas Maduro, visant à juguler les mouvements de protestation qui secouent le pays depuis début avril.
Le général Jesus Suarez, chargé de la région Centre qui inclut Caracas, a annoncé que 251 personnes sur 780 interpelées ont été déferlés devant des tribunaux militaires pour «agression visant un militaire» et «association en vue de fomenter la rébellion» au cours de la vague de manifestations orchestrées par les anti-chavistes, du nom du défunt président Hugo Chavez.
Le directeur de l’ONG Foro Penal a ajouté que 73 de ces personnes ont été emprisonnées sur ordre de ces juridictions dans l’Etat de Carabob, dans le centre du pays. La révélation de cette mesure a provoqué de vives réactions.
Le Parlement, seule institution publique contrôlée par l’opposition, a adopté un texte qui condamne ces procès intentés dans le cadre du plan Zamora, opération militaire, policière et civile visant à contrer un éventuel coup de force.
Dans une déclaration adressée au ministre de la Défense, le président du Parlement Julio Borges a estimé que la comparution de manifestants civils devant une juridiction militaire était une violation des droits de l’Homme.
Dans un climat de violences qui a déjà fait 36 mots, les manifestations se poursuivent au Venezuela. Lundi, les forces de l’ordre ont à nouveau dispersé à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui s’étaient rassemblés à Caracas pour réclamer le départ de Nicolas Maduro et l’organisation d’élections anticipées.