Un diplomate marocain a été agressé physiquement par un haut cadre diplomatique algérien qui n’aurait pas trop apprécié l’admission d’élus locaux des provinces Sud du Maroc à une réunion du «Comité spécial des 24» de l’ONU qui se tenait jeudi sur l’île de Sainte-Lucie, dans les Caraïbes.
Après son agression par Soufiane Mimouni qui fait fonction de directeur général du ministère algérien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Khamlichi, adjoint de l’ambassadeur du Maroc à Sainte-Lucie, a été admis dans un hôpital et une plainte a été déposée auprès des autorités de Sainte-Lucie.
Il semble que le haut cadre a été fort remonté contre la participation à cette réunion, d’élus en qualité de représentants des habitants sahraouis des villes de Laâyoune et Dakhla. Le Maroc a immédiatement réagi en dénonçant un «grave» incident qui va «contre tous les usages diplomatiques».
Interrogé par l’agence «AFP», le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a souligné la gravité de cet acte de la part du troisième personnage du ministère algérien des A.E qui «transgresse tous les us et coutumes diplomatiques».
Pour le chef de la diplomatie marocaine «cela traduit une extrême nervosité de la diplomatie algérienne: qu’un représentant algérien se déplace jusqu’à Sainte-Lucie, et énervé par la demande de nos représentants, en vienne ainsi aux mains».
C’est d’autant plus surprenant, a-t-il fait remarquer, que cela provienne d’un haut responsable de l’Algérie qui revendique à haute voix le statut d’«observateur» dans le conflit du Sahara. Le pouvoir à Alger, estime Nasser Bourita, devrait plutôt «contribuer à une solution et assumer sa responsabilité dans ce dossier».
Les dirigeants d’Alger qui n’avaient pas encore digéré la défaite diplomatique suite au retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA), ont été sidérés par l’adoption en avril dernier, de la résolution 2351 du Conseil de Sécurité qui insiste sur «une solution politique et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental».
Plus encore, la résolution maintient la prééminence de la proposition marocaine d’autonomie et ne fait point référence au référendum que défendent bec et ongles les dirigeants d’Alger et le Polisario.