Quelques jours après son éclatant succès à l’élection présidentielle du pays, le président iranien Hassan Rohani a reçu un cinglant rappel à l’ordre de l’ayatollah Larijani, chef de l’autorité judiciaire dans le pays.
Ce dernier a particulièrement critiqué les propos du président sur une possible fin de résidence surveillée pour les chefs de l’opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi.
Il y a dix jours, Hassan Rohani a été réélu à la présidence du pays dès le premier tour avec 57% des voix, contre un peu moins de 51% en 2013. Lors des rassemblements électoraux, Hassan Rohani avait affirmé qu’il agirait dans le sens de la libération des deux leaders de l’opposition, sans les nommer, s’il obtenait une forte majorité, répondant par là, à des requêtes de ses partisans.
Mais pour le chef de l’autorité judiciaire de la République islamique, le président, qu’il n’a pas non plus nommé, n’a pas l’autorité pour mettre fin à des placements en résidence surveillée.
L’ayatollah Larijani a lancé sa mise en garde vraisemblablement pour tempérer les ardeurs que pourraient alimenter la large victoire du président modéré à la présidentielle. Ses propos ont été rapportés par l’agence Mizanonline, qui dépend du pouvoir judiciaire contrôlé par les conservateurs.
Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi sont en résidence surveillée depuis février 2011. Ils avaient contesté en 2009 la réélection de l’ancien président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad et avaient pris la tête d’un mouvement de contestation qui avait été finalement réprimé par le pouvoir.
Les conservateurs rappellent que la décision de mettre en résidence surveillée Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, qui a été prise par le Conseil suprême de la sécurité nationale », ne peut être annulée que par cette même instance, et uniquement après avoir été approuvée par le guide suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei.