À quelques jours des élections législatives prévues le samedi 27 décembre 2025, la Commission électorale indépendante (CEI) hausse le ton face aux dérives constatées durant la campagne. Mardi 23 décembre, son président, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a dénoncé publiquement de graves violations du Code électoral susceptibles d’entraîner la radiation de plusieurs candidats.
Invité sur la télévision nationale RTI 1, le patron de l’organe électoral a évoqué des pratiques frauduleuses, notamment la falsification de documents officiels et l’usage illégal de symboles ou d’images interdites. L’un des cas les plus emblématiques concerne la circonscription de Liliyo–Okrouyo, où un candidat non investi par le PDCI-RDA se présente comme indépendant tout en utilisant un spécimen de bulletin de vote falsifié, laissant croire à un soutien officiel du parti d’opposition.
Pour la CEI, ces actes relèvent clairement du faux et usage de faux. Modifier un document électoral officiel afin de tromper l’électeur constitue une infraction pénale passible de sanctions lourdes. Le président de la Commission a rappelé que les candidats concernés disposent d’un délai allant jusqu’au vendredi 26 décembre, veille du scrutin, pour retirer tout matériel frauduleux.
Au-delà de ce cas précis, la CEI dit avoir relevé d’autres irrégularités sur l’ensemble du territoire, notamment l’utilisation de l’image du chef de l’État sur des supports de campagne, l’emploi de véhicules administratifs à des fins politiques et la diffusion de fausses informations.
La Commission centrale se réunira vendredi pour examiner chaque situation. Une liste définitive des candidats sera alors publiée et pourrait être amputée de plusieurs noms. En plus d’une éventuelle radiation, les contrevenants s’exposent à des poursuites judiciaires.
À moins de 72 heures du vote, la CEI prévient : aucune entorse à la loi électorale ne sera tolérée.
