La Corée du Sud a définitivement mis à l’arrêt la nuit dernière son plus vieux réacteur nucléaire et son président Moon Jae-In a profité de cette occasion pour rappeler ce lundi, sa promesse de campagne de renoncer aux projets de nouveaux réacteurs nucléaires, dans le cadre d’une politique visant à sortir de l’atome.
Décidée par l’ancien exécutif conservateur sud-coréen dès 2015, la fin de l’exploitation de cette tranche Kori-1 de 580 MW, située près de Busan dans le sud de la péninsule a été approuvées par la nouvelle administration de centre-gauche.
Entré en service en 1978, ce réacteur a été officiellement suspendu quand sa température a chuté à 90°C à 2h dans la nuit de dimanche à lundi alors qu’elle s’élève à 300°C en temps normal. Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Energie a annoncé que le gouvernement procèdera au processus de démantèlement au cours des 20 prochaines années.
Il faudra en effet tout ce temps pour transférer le combustible nucléaire usé vers une installation de stockage, démolir les bâtiments et autres installations du réacteur et transformer le site en une zone exempte de radioactivité.
Le président Moon Jae-In avait promis à une population sud-coréenne, profondément marquée par la catastrophe de Fukushima au Japon en mars 2011, de sortir graduellement le pays du nucléaire, au profit du développement du solaire et de l’éolien. Son gouvernement a l’intention d’abandonner tous les projets de nouveaux réacteurs actuellement en cours et de ne pas prolonger la vie des réacteurs actuels.
Le nombre de réacteurs nucléaires exploités actuellement par la Corée du Sud s’élève désormais à 24. Leur capacité globale est de 23.116 mégawatt, soit 21.8% de la capacité totale de production énergétique du pays. Mais plusieurs d’entre eux sont situés près de zones résidentielles densément peuplées, ce qui fait craindre des catastrophes en cas d’une éventuelle fusion du cœur d’un réacteur.