Le juge fédéral Derrick Watson d’Hawaï a suspendu mardi, la mise en œuvre de la dernière mouture du décret anti-immigration du chef d’Etat américain Donald Trump alors que ce texte devait entrer en vigueur en intégralité dans les heures suivantes.
La décision de ce magistrat a une portée nationale. L’administration américaine, qui envisage d’interdire de façon permanente l’accès aux Etats-Unis aux citoyens de sept pays musulmans dans leur majorité (le Yémen, la Syrie, la Libye, l’Iran, la Somalie, la Corée du Nord et le Tchad), devrait rapidement faire appel.
Quoi qu’il en soit, le juge Watson a soutenu que la troisième version du décret présidentiel anti-immigration «souffre précisément des mêmes maux que son prédécesseur». Il a souligné que ce texte ne démontrait pas clairement en quoi l’entrée autorisée à plus de 150 millions de migrants originaires des pays concernés « nuirait aux intérêts des Etats-Unis ».
Cette décision pourrait prolonger la bataille judiciaire autour de la détermination du dirigeant américain à durcir les conditions d’entrée sur le sol américain pour des motifs de sécurité nationale. Les détracteurs du milliardaire lui reprochent de viser de manière discriminatoire les musulmans.
Pour rappel, les deux précédentes moutures du décret présidentiel anti-immigration ont été suspendues par des magistrats. Le dossier a même été confié à la Cour suprême, qui a statué tardivement en faveur de Trump, les effets de la deuxième version du texte étant d’ores et déjà expirés au moment de sa conclusion.