La Russie a annoncé le lancement de sa propre monnaie virtuelle, le Crypto-Rouble, dont le fonctionnement se rapprochera de celui d’une monnaie classique.
Emis et contrôlé par l’Etat, le Crypto-Rouble sera échangeable contre des roubles sans frais, sauf si leur propriétaire est incapable de justifier sa provenance, auquel cas une taxe de 13% leur sera imposée.
Contrairement aux autres crypto-monnaies, il sera impossible de miner le Crypto-Rouble, c’est-à-dire prêter la puissance de calcul de son ordinateur pour qu’il vérifie puis inscrive sur un registre public appelé chaîne de bloc ou blockchain les transactions effectuées sur le réseau.
Cette action, qui est récompensée par la création de nouvelles unités, permet à tout un chacun de participer à la création monétaire. Dès que le Crypto-Rouble sera lancé, le «minage» des autres crypto-monnaies telles que le Bitcoin, activité très populaire en Russie, sera interdit dans le pays.
Le ministre russe des Télécommunications Nicolaï Nikiforov a avoué à l’issue d’une réunion avec le président Vladimir Poutine lundi dernier que le lancement du Crypto-Rouble avait été décidé pour prendre les devants sur les voisins de la Russie.
Les autorités russes estiment en effet que leurs voisins de l’Eurasec, la communauté économique eurasiatique, disparue en 2015 mais dont l’union douanière est conservée, lanceront une monnaie virtuelle d’ici deux mois.
La décision des autorités russes de lancer le Crypto-Rouble apparaît comme un bon compromis entre une volonté de réguler le marché des crypto-monnaies, tout en conservant une certaine ouverture, et ceci, sans s’appuyer sur des devises étrangères.
Face à l’essor des crypto-monnaies et aux difficultés de réguler le secteur, la Chine et la Corée du Sud ont récemment décidé d’interdire les levées de fonds liées à la crypto-monnaie.