Le Roi Mohammed VI limoge quatre ministres et de nombreux hauts cadres

Le séisme politique promis par le Roi du Maroc, Mohammed VI dans son dernier discours a bien eu lieu.

Le souverain alaouite a reçu ce mardi des mains du président de la Cour des comptes le rapport détaillant les dysfonctionnements dans la gestion et la réalisation du projet « Hoceima Manarat Al Moutawassit », a décidé de relever de leurs fonctions quatre ministres de l’actuel gouvernement, a annoncé un communiqué du cabinet royal.

Si le rapport remis ce mardi au souverain par le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou ne fait mention d’aucune preuve de malversations ou de détournements de fonds, en revanche, il pointe du doigt plusieurs dysfonctionnements qui touchent à la fois à la phase préparatoire du programme de développement «Al Hoceima Manarate Al Moutawassit», l’élaboration de la Convention-cadre qui le régit et leur mise en œuvre.

C’est sur la base des conclusions de ce rapport que le souverain a décidé de limoger Mohamed Hassad, actuel ministre de l’Éducation et ex-ministre de l’Intérieur, Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, Larbi Bencheikh, secrétaire d’État chargé de la formation professionnelle et ancien directeur de l’OFPPT.

Le roi Mohammed VI a également relevé de leurs fonctions Ali Fassi Fihri, le directeur général de l’Office National de l’Eau et de l’électricité (ONEE) ainsi que 14 autres hauts responsables dont la responsabilité est avérée dans lesdits dysfonctionnements.

Le souverain a de même exprimé son « mécontentement » à l’endroit d’anciens hauts commis de l’Etat, et ce pour ne pas avoir été à la hauteur de la confiance placée en eux et a décidé conformément au principe de la reddition des comptes énoncé dans la Constitution, qu' »aucune responsabilité officielle ne leur sera confiée à l’avenir ».

Il s’agit des anciens ministres de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, de la jeunesse et des sports, Lahcen Sekkouri et du toursme, Lahcen Haddad ainsi que l’ancienne secrétaire d’État l’énergie, Hakima El Haité, ancienne secrétaire d’État à l’Énergie.

Suite à ces limogeages qui n’ont rien à avoir avec les tragiques événements d’Al Hoceïma, le roi a demandé au chef du gouvernement de lui soumettre de nouvelles propositions de noms pour occuper les postes devenus vacants.

Dans son rapport, le premier président de la Cour des comptes indique que son enquête a révélé « un ensemble de déséquilibres » durant la précédente législature. Selon le rapport de la Cour des Comptes « plusieurs secteurs ministériels et institutions publiques » n’ont pas respecté leurs engagements et les délais impartis pour permettre de mener à bien les projets.

Le rapport en question est d’autant plus irréprochable qu’il a été établi par une instance connue pour sa neutralité et son objectivité et présidée par une personnalité dont l’impartialité et la rigueur ne sont plus à démontrer.

 

Andreï Touabovitch

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