Venezuela : L’opposition divisée après la prestation de serment de quatre de ses gouverneurs devant la Constituante

La décision de quatre des cinq gouverneurs de l’opposition qui avaient remporté les élections régionales du 15 octobre dernier, de prêter serment devant l’Assemblée constituante, a clivé l’opposition à la faveur de la position du président Nicolas Maduro.

Les quatre gouverneurs qui ont prêté serment lundi en fin de journée, sont tous issus du parti Action démocratique, la plus ancienne formation politique du Venezuela et l’un des grands partis de l’opposition. Seul Juan Pablo Guanipa, élu dans l’Etat de Zulia, était absent de la cérémonie.

Le revirement des quatre gouverneurs qui ont prêté serment lundi s’annonce lourd de conséquences pour les détracteurs du président socialiste Maduro.

Certains observateurs annoncent déjà la fin programmée de l’unité de l’opposition, déjà mise à rude épreuve par la sévère défaite qu’elle a subie lors des élections régionales.

La coalition Table de l’unité démocratique (MUD), composée d’une trentaine de partis allant du centre-gauche à l’extrême-droite et donnée pourtant favorite, a perdu beaucoup d’électeurs depuis les législatives de 2015.

Après sa lourde, défaite contre le pouvoir, avec cinq Etats remportés contre 18 pour le camp chaviste du président Maduro, l’opposition avait refusé le principe imposé par le chef de l’Etat que les élus devaient prêter serment devant l’Assemblée constituante, exclusivement composée de partisans de Nicolas Maduro, et se soumettre à elle. L’opposition, qui avait boycotté son élection, ne reconnait pas la légitimité de l’Assemblée constituante.

Déjà, l’ancien candidat à la présidentielle du Venezuela Henrique Capriles a annoncé hier mardi qu’il se retirait de la coalition d’opposition pour protester contre la « trahison » des quatre gouverneurs.

Les divisions se font de plus en plus persistantes au sein de cette opposition, entre ceux qui prônent le dialogue, des élections anticipées ou encore la poursuite des manifestations, pour sortir le pays de la crise, représentée par quatre mois de grandes manifestations presque quotidiennes d’avril à juillet derniers qui ont fait 125 morts.

Andreï Touabovitch

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