Le secrétaire d’Etat américain adjoint, John Sullivan a profité de sa visite lundi à Abuja, pour appeler demander au gouvernement du Nigeria d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme commises dans le cadre de la lutte contre le groupe djihadiste Boko Haram.
Le haut responsable américain a vanté les mérites que des enquêtes «transparentes et crédibles» ainsi que des poursuites judiciaires pourraient avoir sur les victimes du conflit, sur la confiance du peuple dans le gouvernement et l’amélioration de la sécurité dans le nord-est du pays. Mais surtout, elles inciteraient les Etats-Unis à coopérer davantage avec le Nigeria.
Dans le même temps, John Sullivan a promis une aide de 45,5 millions de dollars via l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) pour soutenir «les efforts de stabilisation et de redressement» du pays menés pour aider les victimes des violences.
Les soldats nigérians ont été accusés à de nombreuses reprises, d’abus sur des membres présumés de Boko Haram et sur des civils, en procédant notamment à des arrestations arbitraires, la torture et des exécutions extra-judiciaires.
Ces scandales ont incité la communauté internationale à plus de réticence dans son soutien aux opérations de contre-insurrection malgré le rejet en bloc par l’armée nigériane de toutes ces accusations.
Un contrat de 593 millions de dollars annoncé en 2016 par l’administration de l’ancien président américain Barack Obama pour la vente de 12 avions d’attaque au sol Super Tucano A-29 au Nigeria avait par exemple été mis en suspens après un bombardement accidentel de civils par l’armée nigériane en janvier, faisant 112 morts. Ce contrat a été finalement approuvé par le département d’Etat en août dernier.