Le procureur général vénézuélien Tarek William Saab a annoncé hier mardi à la télévision d’Etat, l’ouverture par ses services d’une enquête pénale pour corruption contre Rafael Ramirez, l’ancien président de l’entreprise nationale pétrolière vénézuélienne «PDVSA».
Ce dernier avait été contraint suite à cette affaire de quitter son poste d’ambassadeur auprès de l’ONU la semaine dernière.
Le parquet du Venezuela a ouvert son enquête, après «la saisie de nombreux documents», pour «étudier les liens de l’ancien dirigeant Rafael Ramirez avec un réseau de blanchiment d’argent à travers la banque privée d’Andorre ».
L’ancien patron de PDSVA (2004-2014) et ancien ministre du pétrole (2002-2014), Rafael Ramirez est accusé par son cousin Diego Salazar, lui-même arrêté le 1er décembre, «d’être son associé direct dans des opérations d’achat et de vente de pétrole ». Diego Salazar est accusé d’avoir détourné et blanchi près de 1,5 milliard d’euros d’argent public vers la banque privée Andorre, entre 2011 et 2012.
Rafael Ramirez a dénoncé sur son compte Twitter des accusations «politiques» et affirmé sa fidélité à Hugo Chavez, défunt président du Venezuela de 1999 à 2013.
Une vaste opération contre la corruption a été lancée ces derniers mois par les autorités vénézuéliennes au sein de l’entreprise pétrolière PDSVA. Eulogio del Pino et Nelson Martinez, deux hauts dirigeants du camp au pouvoir qui furent ministre du Pétrole et président de PDSVA, ont été aussi arrêtés récemment.
Mais certains analystes interprètent cette vague d’arrestations comme une «purge» au sommet du pouvoir avant la présidentielle de 2018, dans le but d’accentuer le contrôle sur les institutions-clés, PDSVA étant la source de 96% des revenus du pays, et s’assurer que les militaires soient totalement achetés dans le cadre de la politique de survie» de l’actuel président contesté Nicolas Maduro qui est candidat à sa propre succession aux élections présidentielles de l’année prochaine.