Le conflit en Syrie menace de prendre une nouvelle tournure des plus inquiétantes. Les informations annonçant une arrivée de forces syriennes dans la région d’Afrin pour soutenir ses habitants contre l’attaque des forces armées turques ont poussé Ankara à mettre en garde damas contre toute intervention des forces progouvernementales syriennes aux côtés des milices kurdes.
Au cours d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu qui était en visite à Amman, a réfuté toute possibilité que quiconque puisse stopper l’offensive turque contre les forces kurdes dans la région, aussi bien à Afrin, Minbej que dans l’est de l’Euphrate.
Un peu plus tôt, l’agence officielle Sana avait annoncé que «les forces populaires vont arriver à Afrin dans les prochaines heures pour soutenir ses habitants contre l’attaque du régime turc», sans toutefois mentionner un déploiement de l’armée régulière syrienne. Deux jours plus tôt, avait été annoncée la signature d’un accord entre l’armée syrienne et les milices kurdes.
Située dans le nord-ouest de la province d’Alep et bordée par la frontière turque, la région d’Afrin est tenue par Unités de protection du peuple (en kurde : Yekîneyên Parastina Gel, abrégé YPG). La Turquie considère les YPG, alliés des Etats-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique, comme « terroristes » et les officiels turcs associent systématiquement aux Kurdes turcs du PKK dans leurs discours.
Depuis le début de cette année, l’armée turque, appuyée par des rebelles syriens, mène une offensive terrestre et aérienne pour chasser les YPG de la région d’Afrin, qui échappe depuis 2012 à l’autorité du régime de Bachar al-Assad. L’offensive turque est qualifiée d’«agression» par Damas qui n’a pourtant jusqu’alors pas mentionné explicitement son intervention.