Le négociateur de la Maison Blanche pour les affaires commerciales, Robert Lighthizer a annoncé hier jeudi, l’octroi à l’Union européenne et à plusieurs autres pays alliés, d’un sursis sur les droits de douane appliqués par les Etats-Unis aux importations de l’acier et de l’aluminium.
Ces taxes à l’import, fixées à 25% sur l’acier et à 10% sur l’aluminium, doivent entrer en vigueur ce vendredi 23 mars, selon Robert Lighthizer qui s’exprimait lors d’une audition devant le Congrès.
L’Union européenne est exemptée, à l’instar du Canada et du Mexique, qui sont en pleine renégociation de leur traité de libre-échange avec les Etats-Unis, de même que l’Australie, le Japon et la Corée du Sud, alliés essentiels de Washington, face aux périls nord-coréens et chinois, ainsi que le Brésil.
La liste des pays qui échapperont aux droits de douanes sur l’acier et l’aluminium ne devrait être connue que fin avril, le temps que soient examinées les demandes d’exemption définitives.
La détermination de Donald Trump à imposer à plusieurs de ses alliés des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, en plus de troubler les pays en cause, était désapprouvée par presque tous ses conseillers et ministres, ainsi que de nombreux leaders républicains qui dénonçaient depuis des semaines les dangers de mesures unilatérales protectionnistes.
Bien que des considérations « de sécurité nationale » permettent de justifier des exemptions pour les pays amis des USA, le revirement de Donald Trump semble au moins en partie dicté par la prise de conscience des répercussions possibles, après que les Européens aient publié une liste de produits américains, dont les motos Harley Davidson, le bourbon, le jus d’orange et les blue-jeans, susceptibles d’être visés en cas d’exécution de la menace américaine de droits de douane.
L’agriculture américaine pro-républicaine s’avère être très vulnérable à des mesures de rétorsion. Les exportateurs de charbon américain, très prisé par le Brésil, pourraient aussi pâtir de limitations d’importations d’acier brésilien.