L’homme fort de l’est libyen, le maréchal Haftar a annoncé jeudi soir la libération, au terme d’une offensive lancée le 7 mai dernier, de la ville de Derna, une ville côtière de 150.000 habitants située à 1.000 kilomètres à l’est de Tripoli, et qui constituait le dernier bastion des islamistes radicaux dans la région.
Dans un discours retransmis à la télévision, le maréchal Khalifa Haftar s’est félicité des «victoires écrasantes successives» de l’Armée Nationale Libyenne (ANL), en allusion à Derna, mais également à la reconquête, la semaine dernière, du Croissant pétrolier, dont les sites étaient sous le contrôle de l’ANL depuis septembre 2016, avant qu’un groupe rival ne prenne le contrôle le 14 juin dernier, des terminaux de Ras Lanouf et d’al-Sedra, deux principaux sites par lesquels le pétrole libyen est acheminé vers l’étranger.
Après cette reconquête, Khalifa Haftar avait annoncé que toutes les installations pétrolières avaient été remises à la Compagnie du pétrole du gouvernement parallèle basé dans l’Est alors que jusque-là les sites pétroliers étaient gérés par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) basée à Tripoli, en charge aussi des exportations conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. La décision du maréchal Haftar a été rejetée mercredi par plusieurs pays occidentaux et l’ONU.
Derna était la seule ville de la région orientale de la Libye qui échappait encore au contrôle du maréchal Haftar et à ses forces armées. La localité était sous le contrôle d’une coalition hétéroclite de milices islamistes et djihadistes hostiles à la fois au maréchal Haftar et à l’organisation Etat islamique (EI).
Au-delà de sa lutte contre les islamistes, Khalifa Haftar est accusé par ses détracteurs de vouloir se débarrasser de ses adversaires en les qualifiant de terroristes, en vue de prendre le pouvoir et d’instaurer une dictature militaire en Libye.