Le Parlement égyptien a adopté un texte conférant l’immunité judiciaire à certains hauts-gradés de l’armée et des forces de l’ordre pour des délits commis entre 2013 et 2014, période marquée par de violentes répressions et pendant laquelle les forces armées ont destitué l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans.
La date du 14 août 2013 restera à jamais gravée dans la mémoire des Frères musulmans. Ce jour-là, les membres de cette formation politique s’étaient rassemblés à la place de Rabaa al-Adhawiya du Caire en guise de protestation suite au putsch qui a renversé leur confrère, le président élu Mohamed Morsi.
Les forces armées ont alors décidé de les contraindre à libérer cet espace. Il s’en est suivi un bain de sang : des centaines de personnes ont été tuées non seulement ce jour-là mais également au cours des semaines suivantes.
Malgré ce massacre, les officiers supérieurs de l’armée égyptienne n’ont plus à s’inquiéter : le Parlement vient d’adopter une disposition légale qui leur octroie une immunité totale. Ainsi les hauts-gradés ne peuvent plus faire l’objet d’une démarche judiciaire pour des faits commis entre juillet 2013 et juin 2014.
Le même texte, voté par l’ensemble des élus présents excepté 8 députés de l’opposition, confère aussi au chef d’Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, le droit de rappeler d’ex-officiers supérieurs pour servir à vie dans l’armée ce qui permet de les écarter de toute responsabilité politique.