Le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, va chercher à modifier la Constitution afin d’accélérer l’expropriation sans compensation des terres agricoles et leur redistribution à la majorité noire du pays, a annoncé le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa.
« L’ANC va finaliser, via le processus parlementaire, une proposition d’amendement à la Constitution qui décrit de façon plus claire les conditions dans lesquelles l’expropriation des terres sans dédommagement peut être effectuée », a déclaré le dirigeant sud-africain mardi dans la soirée à l’occasion d’une allocution télévisée. Cette réforme pourrait « débloquer la croissance économique », a-t-il estimé.
Une bonne partie des terres sud-africaines les plus fertiles demeure la propriété des fermiers blancs, près d’un quart de siècle après la fin officielle de l’apartheid en 1994. Cette minorité contrôle 73 % des terres agricoles. Celles-ci pourraient être saisies de force et redistribuées à la majorité noire.
Le pays est divisé sur la question de l’éventuelle indemnisation des propriétaires actuels de ces terres arables. Jusqu’à présent, l’exécutif sud-africain prônait un consentement entre l’acheteur et le vendeur afin de permettre le transfert des terres. Mais, en février dernier, les législateurs se sont prononcés pour la mise en place d’une commission chargée de réécrire la Constitution afin d’avaliser les transferts forcés de terres sans compensation.
A en croire le président sud-africain, cette modification de la Constitution a pour objectif « de promouvoir la réparation, de faire progresser le développement économique et d’accroître la production agricole et la sécurité alimentaire ».
Ne disposant pas à lui seul de la majorité parlementaire des deux tiers préalable à cet amendement, le parti au pouvoir pourrait y arriver avec l’appui de la formation politique des Combattants pour la Liberté Economique (EFF).