La mobilisation reste forte en Russie, contre la réforme de la retraite, malgré les promesses de son assouplissement alors qu’elle prévoyait initialement repousser de cinq ans l’âge de départ en retraite, en contrepartie de pensions revalorisées.
Ce sont des milliers de Russes qui sont descendus hier dimanche dans les rues de plusieurs villes du pays pour manifester à l’appel de différentes formations politiques.
Deux rassemblements ont eu lieu à Moscou, mobilisant au total 7 500 personnes selon les autorités. Des manifestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg, Novossibirsk, ou encore à Ekaterinbourg, mais ont mobilisé dans l’ensemble moins de monde que lors des manifestations de fin juillet.
Face à la levée de boucliers contre le projet de réforme, le président russe Vladimir Poutine lui-même a annoncé la semaine passée un assouplissement de la réforme concernant les femmes qui ne partiraient plus à la retraite à 63 ans, mais à 60 ans. Mais cette concession n’a pas suffi à calmer la colère populaire.
La réforme initiale prévoyait de faire passer l’âge de départ à la retraite de 55 ans à 63 ans pour les femmes et de 60 à 65 ans pour les hommes. Le gouvernement s’est engagé à ce que ces mesures permettent de revaloriser les pensions de la retraite de 8% par mois d’ici la fin de l’année, pour s’établir en moyenne à 185 euros. La deuxième lecture du projet de loi est prévue pour le 24 septembre prochain.
La réforme des retraites, dans un pays où l’âge de départ à la retraite n’a pas changé depuis près de 90 ans, suscite une protestation sociale d’une ampleur inhabituelle en Russie avec environ 90% des Russes qui y sont hostiles selon les instituts de sondage.
L’opposant Alexeï Navalny, condamné en début de semaine passée à 30 jours de prison, appelle de nouveau à manifester le 9 septembre. Avec une espérance de vie relativement faible dans le pays, les Russes craignent que cette réforme ne leur permette pas de profiter de leur retraite.