Des sources sécuritaires ont rapporté ce weekend la mort d’au moins 30 soldats dans une attaque le jeudi précédent d’une base militaire dans le nord-est du Nigeria menée par le groupe Boko Haram. L’armée nigériane affirme avoir infligé de « lourdes pertes » aux djihadistes.
Selon un officier qui s’exprimait sous couvert d’anonymat, l’attaque a été menée jeudi vers 16h (15h GMT) à Zari, un village situé à 27 kilomètres de la ville de Damasak, près de la frontière avec le Niger. Les insurgés sont arrivés en grand nombre dans des camions et la bataille avec les soldats a duré une heure. Leur force de frappe, avec du « matériel militaire » sans doute dérobé au cours de précédentes attaques et pillages de bases de l’armée, était si puissante que les troupes nigérianes ont été contraintes de se replier temporairement avant l’arrivée des renforts terrestres et aériens. L’armée de l’air a affirmé dans un communiqué officiel publié samedi avoir détruit deux pick-ups armés et neutralisé plusieurs terroristes à Zari.
Ce nouvel assaut, quatrième du genre en l’espace de deux mois, confirme la recrudescence des attaques contre l’armée nigériane. Il a été revendiqué dans un court communiqué vendredi soir par le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), la faction d’Abou Mosab al-Barnaoui de Boko Haram, qui a fait sécession de la branche traditionnelle dirigée par Abubakar Shekau. Contrairement à la branche d’Abubakar Shekau qui s’en prend souvent aux civils, l’ISWAP cible principalement l’armée nigériane ou la force conjointe régionale, qui ont subi de lourdes pertes dans l’accélération des attaques ces dernières semaines. Depuis ses débuts en 2009, l’insurrection de Boko Haram et sa répression par l’armée ont fait plus de 20 000 morts et quelque 2.6 millions de déplacés, avec en plus, selon des ONG, environ 11 millions de Nigérians qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire.