Les forces de sécurité israéliennes ont distribué hier dimanche des courriers aux quelques 170 habitants arabes du village bédouin de Khan al-Ahmar, en Cisjordanie occupée, dans lesquels elles leur donnent jusqu’au 1er octobre prochain, pour évacuer les lieux.
Les bédouins qui habitent ce village sont invités à démolir eux-mêmes « toutes les structures du site» mais l’Etat israélien n’a pas précisé quelles mesures seront prises si les habitants refusent d’obtempérer.
Les habitants délogés seront redirigés près de la décharge d’Abou Dis, une ville palestinienne en banlieue de Jérusalem. Israël justifie la destruction de ce hameau par le fait que les Bédouins se sont installés sur ce lieu, sans autorisation dans les années 1950.
Début septembre, après des années de bataille judiciaire, la Cour suprême de l’Etat hébreu a donné son accord à la démolition de Khan al-Ahmar, hameau de tôle et de toile à l’est de Jérusalem. Or, la destruction de ce hameau permettrait de couper en deux la Cisjordanie, ce qui explique que ce village a été érigé par ses défenseurs en symbole de la lutte contre la colonisation israélienne.
Huit pays européens, dont la France, ont demandé à Israël de ne pas démolir ce hameau, estimant que cette destruction compliquerait davantage encore la création d’un Etat palestinien sur le territoire, une position logiquement partagée par les pays arabes à l’Organisation des Nations unies.
Israël occupe depuis près de cinquante ans la Cisjordanie, où plusieurs communautés de Bédouins, se sont instalées à l’est de Jérusalem. Entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est, plus de 600.000 colons juifs coexistent, de manière souvent conflictuelles, avec près de trois millions de Palestiniens. Les colonies de peuplement israéliennes rognent peu à peu les territoires sur lesquels les Palestiniens souhaitent créer leur Etat.