Au Mali, dans le centre du pays, les « affrontements communautaires se sont multipliés », selon un communiqué de l’armée malienne.
Les Famas ont annoncé le 15 décembre avoir arrêté quatre chasseurs dozos la semaine dernière. Car, en plus de la menace jihadiste qui pèse sur cette région, les affrontements communautaires opposent surtout les éleveurs peuls aux cultivateurs dogons et aux dozos, les chasseurs traditionnels.
Chaque ethnie, regroupée en groupes d’autodéfense ou milices armées, continue de multiplier les exactions.
Le jeudi 13 décembre, l’armée intervient à Sadia-Peulh, un village du cercle de Bankass au centre du Mali. Des chasseurs dozos y incendient des habitations et s’en prennent au bétail.
Quatre d’entre eux sont interpellés par les militaires puis transférés dans la ville de Sévaré, indique un communiqué des forces maliennes.
« Propagande »
Fait nouveau : ce document officiel confirme que les chasseurs dozos ont attaqué un village peul. De son côté, Tabital Pulaku, une association de défense de cette communauté, considère ces arrestations en conférence de presse ce dimanche comme une « propagande », car « l’État soutient les milices dozos ou dogon » affirme Hamadoune Dicko, le président de l’organisation.
Les affrontements s’intensifient :
Un récent rapport de Human Rights Watch (HRW) assure que les victimes des affrontements sont souvent des peuls ciblés par les groupes d’autodéfense dogon « au motif qu’ils soutiendraient des islamistes armés en lien avec al-Qaïda ». Ce communiqué reconnaît également que les affrontements entre communautés s’intensifient dans le centre du pays. Le 5 décembre, une attaque du village de Lessagou, toujours dans le cercle de Bankass, a fait quinze morts selon le gouverneur de Mopti. Sur place, il assure qu’une enquête est ouverte. (RFI).