Quelque 30.000 Nigérians ont fui la ville de Rann, dans le nord-est du Nigeria, pour échapper aux djihadistes du groupe Boko Haram qui ont pris le contrôle de cette ville, a-t-on annoncé mardi de sources concordantes.
Au cours d’un point de presse à Genève, Babar Baloch, porte-parole du HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), a déclaré que «toute la population semble paniquée et a pris la fuite pour tenter d’échapper à la mort» en l’espace de 48 heures.
Walid Abdallahi, un civil qui a fui vers le Cameroun voisin, a déclaré que tous les habitants ont quitté Rann «dès que les soldats camerounais sont partis».
Ce retrait, dimanche, des troupes camerounaises qui avaient été déployées dans la ville de Rann après l’attaque du 14 janvier, ayant fait 14 morts, a déclenché un mouvement de panique parmi les habitants de la ville.
Plusieurs sources civiles ont rapporté que les soldats nigérians avaient décidé de se retirer à leur tour, anticipant une attaque de Boko Haram. Parce que leur nombre était très réduit, à l’instar de miliciens engagés aux côtés de l’armée qui ont également quitté les lieux.
Aussitôt arrivés dans la ville sans défense, les djihadistes de Boko Haram ont incendié les abris de fortune des déplacés et ont pris des positions stratégiques, anticipant une éventuelle opération militaire pour les déloger. Selon une source humanitaire, les insurgés tiendraient deux postes, l’un dans la ville de Rann et l’autre à la frontière avec le Cameroun qui lutte également contre le groupe djihadiste dans l’extrême nord du pays.
Depuis le mois de juillet, les bases militaires dans l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria frontalier du Cameroun, sont régulièrement attaquées par Boko Haram, des attaques qui ont fait des dizaines, voire des centaines de morts.