Des dizaines de milliers de personnes, des libéraux jusqu’à l’extrême-droite, ont défilé hier dimanche à Madrid pour protester contre le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez qu’ils accusent de laxiste vis-à-vis des indépendantistes catalans.
Rassemblés sur la place Colon à l’appel du Parti Populaire (PP, de droite), de Ciudadanos (libéraux) et de Vox et divers autres formations radicales d’extrême-droite, les manifestants ont accusé le chef de l’exécutif espagnol d’avoir «trahi» l’Espagne en dialoguant avec les indépendantistes catalans.
C’est la décision de Pedro Sanchez de nommer un médiateur pour négocier avec les indépendantistes catalans qui a mis le feu aux poudres. Les manifestants estiment que nommer un médiateur c’est reconnaître la Catalogne en tant qu’Etat et que cette procédure est anticonstitutionnelle.
Les manifestants ont exigé la démission du gouvernement espagnol et la convocation d’élections législatives anticipées.
Pedro Sanchez est arrivé au pouvoir en juin dernier au terme d’une motion de censure qui a mis fin au gouvernement Rajoy. A la tête d’un gouvernement minoritaire, Pedro Sanchez, qui a besoin des indépendantistes catalans si décriés, pour faire passer son budget, est sous pression. Pris en sandwich entre la droite et les indépendantistes, Pedro Sanchez suscite des divisions même au sein de son propre parti.
De nouvelles élections pourraient bel et bien avoir lieu si Pedro Sanchez ne parvient pas à faire adopter son budget par le Parlement. C’est une semaine compliquée qui commence pour le chef de l’exécutif espagnol qui verra aussi débuter demain mardi le procès des douze dirigeants indépendantistes catalans poursuivis pour rébellion et malversation financière, un procès historique qui ravive déjà la ferveur des populations, dans un camp comme dans l’autre.