Le constructeur automobile japonais Honda a annoncé hier mardi la fermeture en 2021 de son usine de Swindon au Royaume-Uni, justifiant sa décision par la nécessité de revoir son modèle de production dans un contexte mouvant du marché mondial de l’automobile. Le siège européen du groupe nippon sera toutefois, maintenu au Royaume-Uni.
Cette nouvelle est une grande déconvenue pour les nombreux employés du site ainsi que pour les autorités britanniques qui défendent l’attractivité du pays sur fond de Brexit.
Honda, qui n’est pas vraiment parvenu à s’installer sur les marchés européens comme il le souhaitait, dit vouloir accélérer sa stratégie d’électrification des véhicules et restructurer ses activités mondiales.
Malgré les dénégations des dirigeants du constructeur japonais, les syndicats, les habitants, et même certains analystes pensent que la décision de Honda est plutôt motivée par la sortie prochainement du Royaume Uni de l’Union européenne.
Le ministre britannique des Entreprises Greg Clark a rappelé que l’industrie automobile, les investisseurs japonais et le groupe Honda en particulier, ont annoncé depuis déjà plusieurs mois, que le Brexit est pour eux, une inquiétude supplémentaire.
Les syndicats et les habitants sont plus catégoriques en affirmant que c’est le flou entretenu par la Première ministre britannique Theresa May sur la future relation avec l’Union européenne qui agit comme un repoussoir pour les investisseurs.
Dans tous les cas, l’annonce du départ de Honda tombe comme un couperet sur la tête des décideurs britannique. L’usine de Honda à Swindon, la seule en Europe du constructeur japonais et qui produisait 150.000 voitures par an, est le principal employeur de la ville du sud-ouest de l’Angleterre avec 3.500 personnes.
La nouvelle tombe d’autant plus mal que le gouvernement conservateur de Theresa May se bat pour maintenir l’attractivité du pays malgré le Brexit et a fait du secteur automobile l’un des axes majeurs de sa stratégie industrielle.