Benny Gantz et Yaïr Lapid, les deux principaux rivaux centristes du chef du gouvernement israélien, ont décidé de faire liste commune en vue des élections législatives du 9 avril pour contrer l’actuel Premier ministre.
Selon les termes de cette alliance, en cas de victoire, les deux centristes assureront tour à tour la fonction de chef de gouvernement, Benny Gantz tout d’abord avant de passer le relais à Yaïr Lapid deux ans plus tard pour la seconde partie du mandat.
L’annonce de cette alliance, dont le but est ouvertement de faire front commun contre l’actuel Premier ministre, a provoqué un bouleversement politique avant le scrutin. Les sondages publiés ces dernières semaines prédisent que le duo Gantz-Lapid pourrait dépasser le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le dernier sondage effectué avant la création de l’alliance, donnait 32 sièges au «front anti-Bibi» et 31 sièges au parti du Likoud de Benjamin Netanyahu. Mais la formation d’un gouvernement au cas où l’alliance arriverait en tête du scrutin s’annonce d’ores et déjà très difficile faute de partenaires en nombre suffisant.
En face, le Premier ministre israélien a pris ses dispositions pour renforcer l’ultra-droite, dont l’éparpillement des voix entre des petits partis rivaux risquait de lui fermer les portes de la Knesset. Le Likoud a signé un contrat avec les nationalistes religieux pour s’assurer une coalition plus large.
Pour ce faire, il n’a pas hésité à promettre deux portefeuilles de ministre au Foyer Juif, un mouvement qui prône l’annexion de la Cisjordanie, s’il s’alliait avec le Pouvoir Juif. Celui-ci est un parti ultraradical héritier du mouvement ouvertement raciste et anti-arabe Kach fondé par le rabbin Meïr Kahane et interdit depuis le massacre commis en 1994 par un de ses membres qui avait tué 28 Palestiniens dans la salle de prière du Caveau des Patriarches à Hébron.