Sur fond d’hostilité croissante entre Israël et l’Iran, Gonen Segev, un ancien ministre israélien, a été condamné hier mardi à Jérusalem, à onze ans de prison après avoir plaidé coupable d’espionnage au profit de la République islamique.
A l’issu d’un procès tenu à huis-clos, la condamnation a été prononcée en vertu d’un accord préalablement conclu entre la défense et l’accusation. Seuls ont été retenus les chefs d’accusation d’«espionnage aggravé» et de «transfert d’informations à l’ennemi», mais pas celui, plus infamant et surtout plus lourd de conséquences, de «trahison», qui figurait dans l’acte d’accusation initial.
La procureure Geoula Cohen a souligné que l’accord ainsi que la confidentialité des audiences protègent les sources et préservent des informations sensibles.
L’arrestation hors du commun en Afrique de Gonen Segev en mai 2018 n’avait été révélée qu’un mois plus tard. Ministre de l’Energie et des Infrastructures dans les gouvernements dirigés par Yitzhak Rabin puis par Shimon Peres en 1995 et 1996, il était accusé d’avoir fourni à l’Iran, entre 2012 et juin 2018, des informations sur des sites sensibles, des responsables et le secteur énergétique israéliens.
Gonen Segev aurait rencontré à plusieurs reprises des agents iraniens en différents endroits du monde et se serait rendu à deux reprises en Iran, mais les autorités israéliennes sont restées discrètes sur le détail de ses agissements. Ses motivations demeurent obscures, l’homme ayant nié devant les enquêteurs avoir agi pour l’argent.
Après une tentative de fraude en 2003 qui lui a valu un an de prison avec sursis, Gonen Segev avait été mis en cause en 2004 pour avoir tenté de faire passer 30.000 comprimés d’excstasy des Pays-Bas en Israël, s’étant servi pour cela d’un passeport diplomatique falsifié.
Après cinq ans de prison suite à ce nouveau crime, Gonen Segev s’était établi au Nigeria, où il exerçait son métier initial de médecin qu’Israël lui interdisait de pratiquer et où il aurait été mis en contact des recruteurs iraniens.