L’Inde a annoncé avoir procédé hier mardi à une « frappe préventive » contre un camp d’entraînement du groupe islamiste Jaïsh-e-Mohammed basé au Pakistan, ce qui a suffi pour attiser à nouveau, la tension entre les deux puissances nucléaires voisines qui se disputent déjà la souveraineté sur le Cachemire.
Le groupe islamiste Jaïsh-e-Mohammed a en effet, revendiqué un attentat suicide au Cachemire indien dans lequel au moins 40 paramilitaires indiens ont été tués le 14 février dernier.
L’armée indienne a choisi d’employer l’arme aérienne pour marquer les esprits, utilisant un moyen employé par les grandes puissances occidentales en réplique aux attaques terroristes, dans le but de répondre aux attentes de l’opinion publique indienne, mais tout en prenant soin d’éviter d’entrer dans une dangereuse escalade avec le voisin pakistanais.
Les officiels indiens, qui comptent bien sur l’absence de troupes au sol pour limiter l’action militaire dans le temps et dans l’espace, ont d’ailleurs bien pris soin d’évoquer des frappes «préventives» et non des frappes en «représailles».
Mais cette distinction ne semble pas avoir atteint son objectif puisque de son côté Islamabad a dénoncé une «agression intempestive», démentant qu’un «camp terroriste» ait été visé près de Balakot, dans le nord-est du Pakistan, non loin du Cachemire, et promis de répliquer «à l’heure et à l’endroit de son choix».
Ces tensions entre les deux puissances nucléaires asiatiques ont provoqué l’inquiétude de la communauté internationale. La Chine et l’Union européenne ont appelé les deux pays à «la retenue».
De son côté, la France, qui a fourni à l’Inde les Mirage utilisés pour les frappes d’hier, a défendu «la légitimité de l’Inde à assurer sa sécurité contre le terrorisme transfrontalier» et demandé au Pakistan de «mettre fin aux agissements des groupes terroristes installés sur son territoire».