Le président de l’Association française des victimes du terrorisme a adressé une lettre à Paul Jean-Ortiz, le conseiller diplomatique de François Hollande. Il y réclame une accentuation des efforts de la France pour l’extradition et le jugement d’Abdallah Senoussi.
Cet ancien patron des services spéciaux libyens, détenu depuis deux mois en Mauritanie, a été jugé et condamné une première fois par contumace à Paris en 1999 à la réclusion à perpétuité pour l’attentat contre le vol DC-10 d’UTA en 1989. Mais Guillaume Denoix de Saint Marc, dont le père fait partie des victimes de cet attentat, réclame un deuxième jugement en France avant qu’il ne soit livré à la CPI (Cour Pénale Internationale). Celle-ci a lancé contre l’ancien cadre libyen un mandat d’arrêt pour le rôle qu’il aurait joué dans la répression du soulèvement de Benghazi en février 2011.Les multiples tentatives de l’ancien président français Nicolas Sarkozy pour obtenir son extradition de Libye n’avaient pas été concluants. Un appel téléphonique au président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et l’envoi d’un de ses conseillers Nicolas Galey n’avaient en effet eu aucun effet.
Vingt-deux ans après les faits, aux premières heures de l’insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, un ancien diplomate libyen qui avait rejoint la contestation avait donné pour la première fois un mobile à l’attentat. Celui-ci aurait été perpétré parce que les services de renseignements libyens pensaient que Mohamed al-Megrief, principale figure de l’opposition à Mouammar Kadhafi dans les années 1980, se trouvait à bord du vol.