Nonobstant les exigences et le boycott de l’opposition, le «grand dialogue national» convoqué par le président du Cameroun, Paul Biya, s’ouvre officiellement ce lundi 30 septembre. Cette ultime rencontre est sensée aboutir à une solution à la crise qui secoue les zones anglophones du Cameroun.
Ce dialogue sera présidé du 30 septembre au 4 octobre par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui avait multiplié durant deux semaines, des consultations dans ce cadre. «Je ne peux qu’être optimiste, car je pense que 99% des Camerounais veulent la paix», a déclaré M. Dion Ngute dimanche en conférence de presse.
Le Cameroun anglophone (Nord-Ouest et du Sud-Ouest) a fusionné avec la partie francophone le 1er octobre 1961. Mais le 1er octobre 2017, des revendications sociales des populations anglophones, qui s’estiment lésées par rapport aux huit autres régions francophones, se sont muées en un conflit meurtrier entre des groupes indépendantistes armés radicalisés et les forces de sécurité de l’Etat.
Les affrontements, mais aussi les «exactions et crimes» commis par les deux camps contre les civils, ont fait quelque 3 000 morts depuis le début de la crise, selon un rapport de l’International Crisis Group (ICG) publié jeudi dernier. Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme alors que d’autres réclament la partition du pays. Deux hypothèses que refuse Yaoundé.
Le «grand dialogue national» qui s’ouvre ce lundi «veut examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de toutes les autres composantes de notre nation». Un objectif qui sera difficile à atteindre, puisque les leaders séparatistes ont décliné l’invitation du président Biya, et l’opposition conditionne sa participation à la libération des prisonniers politiques.