Inde : la marche pour la paix des disciples de Mahatma Gandhi

Des centaines de personnes ont entamé hier mercredi depuis New Delhi une marche pour la paix qui doit les mener à Genève après un périple de 14 000 kilomètres qui devrait durer un an. Le lancement de cet évènement coïncide avec le 150ème anniversaire de la naissance de Mahatma Gandhi.
Cette marche a été baptisée « Jai Jagat », ce qui signifie « guérir le monde » et doit traverser 10 pays. Les participants à cette initiative inédite ont pour objectif de promouvoir les valeurs de l’icône indienne de la paix, comme mettre la non-violence au cœur des combats contre la pauvreté ou le changement climatique, pour construire un monde plus juste.
Le 150ème anniversaire de sa naissance a également été l’occasion de la publication par l’historien indien Ramchandra Guha de « Ghandi : The Years That Changes The World » (Penguin, 2018). Ce second tome de plus de 1 000 pages d’un volumineux projet biographique, mêlant politique, réformes sociales et spirituel, et qui s’attache à raconter les années indiennes de Ghandi, met en scène l’alliance de la stratégie et de la force morale de la non-violence qui a libéré l’Inde de la servitude coloniale.
Avant d’être assassiné en 1948, Mahatma Gandhi a été le père de l’indépendance indienne et une figure de proue de la lutte contre le colonisateur britannique et prônait la non-violence. Il a lancé trois campagnes de contestation de masse, à savoir la campagne de non-coopération dans les années vingt, suivie de la Marche du sel en 1930 et la mobilisation populaire dans les années quarante autour de l’appel de « Quit India ».
Ces campagnes de contestation, si elles n’ont pas réussi à arracher l’indépendance dans l’immédiat, ont participé à l’enracinement des idéaux de la démocratie, du pluralisme et de la justice sociale dans le cœur de la population indienne.

Andreï Touabovitch